l'arrancabirra: Supercalifragilisticexpialidocious II
Par yayoun - 11-10-2008 18:32:26 - 4 commentaires
Le dessert arrive: mousse au chocolat...Ce n'est pas bien raisonnable ça mais ce qui se passe en Italie reste en Italie alors allons-y: horreur, il n'en reste plus que deux et là, je suis prête à mordre pour l'avoir...Le rapace lui réclame à corps et à cris les beignets promis par son menu...La femme du propriétaire en fera une nouvelle fournée à 23h30 et ils arriveront tout chaud sur notre table...Le futur vainqueur du lendemain Enrico, que je ne sais pour quelle raison étrange, je passerai mon temps à prénommer Enzo nous fait un petit coucou puis part se coucher...Beaucoup plus raisonnnable que nous...
C'est pas tout ça mais la soirée ne fait que commencer et il nous reste encore mille saveurs italiennes à découvrir et à déguster...La fine équipe se met en route, rejointe entre temps par Goldenick et sa femme qui elle restera sobre toute la soirée...
Nous voilà en attente d'un miracle...Est-ce un éléphant rose qui passe là-haut...?ou bien peut-être une bouteille de génépi...
Direction le café où nous avions pris l'apéritif et l'entraînement devient beaucoup plus intense...
Nous apprenons la technique de descente dite des deux doigts, pas forcément aisée pour mes petites mains...
Les images parlent d'elles-mêmes...Pour des raisons évidentes de confidentialité, je passerai immédiatement à la sortie du bar...
Miracle, il neige...Les rires se font de plus en plus nombreux...Deux acolytes entament une valse en chantant étoile des neiges (la soirée devenant de plus en plus décadente au sens du XVIIIe, je ne citerai plus de noms L'un d'entre eux chevauche ensuite je ne sais plus quelle monture avant de rentrer à l'hôtel...
On pourrait croire que la soirée s'arrête là...
Mais non, j'avais eu la bonne idée de commander du champagne au rapace pour fêter mon temps au marathon de Genève, six bouteilles...On se retrouve donc dans une chambre pour fêter ça allègrement avec xxx bouteilles...
Ah! Le bonheur intense, c'est encore mieux quand c'est partagé...
S'ensuivent des fous rires indescriptibles sur des sujets plus futiles les uns que les autres, des démonstrations de yoga, des chants, des danses...Bref, un joyeux bordel ( à prendre dans le sens souhaité) se met en place et pour ceux qui étaient avec nous dans le Pilat, à côté le Pilat, c'est l'ïle des enfants de Casimir...
Bon c'est pas tout ça mais il y a une course à courir le lendemain, enfin, plutôt dans 7h...Arrgh, dans 5h, il va falloir se lever...Dans 7h courir...Glups...Nous avons fait tout ce qu'il faut pour être prêt: manger des pâtes, hydrater son corps, dormir beaucoup, économiser ses jambes...La course n'a qu'à bien se tenir...
Samedi: 7h, la chambre s'éclaire, mon portable émet un son bien désagréable...Argh, c'est l'heure de se lever...j'ai l'impression de ne pas avoir dormi...Encore 15 minutes...Le jour se lève par la fenêtre, c'est l'heure de descendre pour le petit déjeûner...Heureusement que personne n'avait d'appareil photo ce matin là...Vous auriez vu les têtes On mange peu, la faim n'est pas vraiment au rdv et on part...se recoucher pour une demi-heure de sommeil supplémentaire...
8h30: c'est bel et bien l'heure de se préparer et surtout se préparer pour le premier trail blanc de la saison On ressort les affaires enfermées depuis l'année dernière, la polaire, les gants, le bonnet, la gore tex...Dehors, un peu de poudreuse...Ca va être cool...
La dream team part conquérir les sommets:
Bref revue de l'état général: pas terrible...Certains ont l'estomac au bord des lèvres...pour ma part, mes jambes bougent toutes seules et ce n'est pas vraiment ce que je leur demande...je préfère quand elles m'obéissent...
On part retirer les dossards et là quelle surprise, il y a déjà une ambiance de folie: le rock est à fond, les gens dansent pour se réchauffer, je me retrouve entourer par des chevaliers, blanche neige et les sept nains, un chameau, deux bergers, des pompiers et des grimpeurs encordés...Hmmm, c'est une course pour moi ça...un mélange de moyen Age, de disney et de beaux garçons... L'année prochaine, c'est promis, je la cours en Cendrillon et je m'arrange pour perdre une chaussure dans la neige...
9h50: tout le monde se masse derrière l'arche de départ ...l'ambiance est vraiment géniale, très bon enfant...l'idée est tellement de courir pour le plaisir que j'en ai oublié mon cardio et mon chrono...Après huit semaines passées à calculer les pourcentages et les secondes des temps de passage, ce we, c'est plaisir et liberté...Bon, y a bien les chevaliers qui m'inquiètent un peu...Ils courent avec de vraies épées (c'est ça qu'il m'aurait fallu la veille pour sabrer le champagne) et vu ma taille, j'apprécierai assez de ne pas me faire couper en deux...
10h: c'est parti et on attaque direct par de la montée...Dur, dur les premières foulées...Et il va falloir faire 18 bornes comme ça???Je cours un moment avec Totote, ça papote sévère puis elle attend Golum et je poursuis mon ascension seule...Pfff, ça monte dans le coin...Logique, il y a 1300+ sur 9 km, fallait s'y attendre...Je me fais doubler par un golden boy qui me donne un faux billet de 500 euros (et on se demande à quoi est du la crise...), de longs virages en S s'enchaînent, j'ai faim, pas assez déjeûner mais la pâte de fruits à la fraise a du mal à passer...
Premier ravitaillement: no drink-drink. Je prends la file no drink. Faut dire que je pars avec un handicap pour cette course: j'aime pas la bière...alors en plus à 10h du mat, c'est pas possible pour moi. Mais là surprise, pour les sobres, rien n'est prévu sur ce premier ravitaillement...Glurps...Si c'est comme ça tout le long, j'ai pas pris assez d'eau...Surtout que j'ai sacrément soif...
Passé ce ravitaillement où le fait de ne pas boire me permet de gagner des places (illusoires puisque je les perdrai au nombre de bières bues), je poursuis la montée qui devient de plus en plus raide. Au départ, la neige était éparse...ses flocons comme en suspension sur les toiles d'araignée donnant naissance à de nouvelles fleurs d'hiver...Mais, là elle se fait beaucoup plus présente tandis que le soleil commence à percer (je savais que j'avais raison de mettre de la crème solaire...non, mais!!!). P*****, c'est vraiment raide. Et je découvre une nouvelle donnée de la culture italienne...un italien, ça tchatche...Si vous pensez que je suis bavarde, tout s'explique par mes origines méditerranéennes...Et alors moi, parler dans une montée où je n'arrive plus à poser mes talons, c'est pas simple mais alors en italien...dur, dur, pas de problème, ils parlent tous français et on continue à bavarder...Enfin, ils me parlent et j'écoute quand l'un d'entre eux à une idée magique... A ce stade de la course, je l'aurai bien embrassé...il m'accroche son saint bernard à mon camel...Ah, ben voilà une idée qu'elle est bonne...Ah, tout d'un coup, c'est beaucoup plus facile et beaucoup plus agréable...maintenant on peut parler
Ca monte moins et je le laisse partir avec le saint bernard que je retrouverai à l'arrivée. Maintenant la course devient somptueuse... Mon magasin préféré m'a prêtée une paire de La**** a essayé, c'est le moment ou jamais...Le terrain est un peu gras mais je suis comme une gamine avec cette première neige et je passe donc par la poudreuse...le soleil éclaire les crètes, le froid me cingle le visage et me remet les neurones en place, c'est le pied intégral:
Je ralentis le rythme pour en profiter un maximum, discute avec une italienne, on s'encourage mutuellement et j'en profite pour prendre des photos:
Ah, ça fait un bien fou...j'ai l'impression d'être en vacances depuis des semaines...les élèves, les copies, les collègues...tout ça me semble appartenir à un autre monde...pour l'instant, je suis seule, j'ai l'impression d'être une exploratrice à la conquête des plus hauts sommets du monde, je m'éclate...
Mais tout à coup, le brouillard remonte:
Je ne vois plus les coureurs devant ni derrière moi et je me rends compte que je suis un peu claustro avec le brouillard, ça crée vraiment un malaise chez moi...En plus on attaque une partie critique...le chemin est étroit, le vide des deux côtés avec le brouillard, la neige glisse et ce qui devait arriver arriva...Je me bloque: vertige...Deux solutions: redescendre sur mes pas: c'est encore plus casse-gueule...Donc je n'ai pas le choix, je vais monter en faisant toute confiance à mes bâtons comme étant une extension de moi-même...je raccourcis mes pas et évite ainsi la chute...bonne surpris en haut: un thé chaud...Ah, ces bénévoles,des champions... L'ascension est finie, un petit pincement au coeur, c'est passé trop vite, la montée c'est ce que je préfère dans une course.
Maintenant il faut redescendre et là, c'est du ski...je réalise quelques figures méritant des points en patinage artistique...le double bâton piquée...Double semelle glissé, backflip sur les mains...je risque de descendre bien plus vite que prévu... ça patine grave comme disent les djeuns...
Puis petit à petit, la descente devient agréable avec de grands virages, des relances et surtout un terrain beaucoup plus sec mais là, c'est le drame...
Mes jambes se sont faits la malle...Entre le marathon une semaine avant, la soirée de la veille, le manque de sommeil...j'ai plus de jus, mais alors plus du tout...je ne sais même pas comment mes jambes arrivent encore à me porter...Je m'arrête face au mont blanc,
profite de la vue pour manger une barre, histoire de trouver un regain d'énergie et repart vers le 4e ravitaillement...
Et là, le génie de la lampe m'a entendu, mon voeu le plus cher se réalise...un verre de coca caresse mon regard...Du coca, mon royaume pour un coca...Je bois deux verres du précieux breuvage, mange un peu et voit surgir soudain une vision quelque peu surréaliste que je vous laisse découvrir:
Et alors, le miracle s'accomplit: les deux m'ont littéralement portés vers l'arrivée...J'attends qu'ils terminent leur 3e bière en discutant avec des gars qui ont fait le voyage depuis les Etats-Unis pour venir courir cette course d'anthologie...
Je découvre alors le pouvoir fabuleux de la bière sur Goldenick...on dirait qu'il avait la potion magique des gaulois...il part comme une balle...nous met 500 mètres dans la descente avant de ralentir à nouveau le rythme...Golum m'informe qu'il nous reste encore six kms et en plus il y a des relances constantes.. A mon tour de mener le rythme dans cette partie...jouant le rôle de celle qui relance encouragée par Golum derrière me disant: allez celui-là tu le passes...Même pas dur, celui-là, il est tellement rond qu'il ne tient plus sur ces pieds dans le pierrier...Et oui, la bière commence à faire son effet et c'est la première fois que sur un trail aussi court, je vois des gens complètement explosés de rire, titubant sur le sentier...Surréaliste je vous dis...
Arrivée au 5e ravitaillement: la vue est magnifique:
Les ravitos italiens, c'est une corne d'abondance:
Au menu pour les boissons:
Bière, génépi, limoncello, eau, coca, thé chaud.
Pour le solide:
Fromage, saucisson, biscuits, barre de fruits secs, banane, orange...
Byzance je vous dis...Allez, une petite photo souvenir:
Un dernier coup d'oeil à cette vue à couper le souffle...je ferai bien une petite sieste dans le coin:
Et c'est reparti pour la dernière partie de la course, une longue descente très agréable dans les sous-bois...Double effet kiss cool de la bière: Goldenick repart comme un dingue puis ralentit à nouveau...
Au tour de Golum de mener le rythme et il le fera de main de maître, m'attendant à un moment où j'ai quelques difficultés à mettre un pied devant l'autre et en m'exhortant à accélerer parce qu'il entend une féminine derrière moi...on se tire un peu la bourre avec deux autres français avec qui on n'a pas arrêté de faire une partie de cache-cache et enfin, on arrive au dernier ravitaillement où nous attend Delphine...J'ai une soif...je me laisse convaincre par les garçons et m'essaie à la bière...mais je n'aime toujours pas ça...j'en boirai un quart...Eux en seront à leur 5e et 6e...
20m à franchir et ça y est, la ligne d'arrivée est franchie...un beau t-shirt rose en récompense...
Et voilà la fin d'une course génialissime avec des paysages féériques, une ambiance du tonnerre, une course sur laquelle le chrono est secondaire, le partage, les rencontres, le bonheur prioritaires...
Mais rassurez-vous, la journée ne fait que commencer et le plus délirant est à venir...
Alors reprenons: l'arrivée est passé, on part se doucher puis vient le moment de se sustenter: je pénètre donc dans la tente prévue à cet effet et là, j'entre dans un autre monde, un monde étrange où des gens en tenue de trail dansent sur les tables, où les bâtons servent d'appui pour mieux sauter au son de la batterie, où Blanche Neige nous offre une chorégraphie olé-olé à l'aide de ces sept nains, où un doux dingue déjà rencontré sur plusieurs courses (connu pour courir avec toutes ces breloques et son vieux bâton de berger) met une ambiance de folie en exhortant la foule à danser et à chanter...Waou, j'adore ce monde...je veux rester mais ce sera pour plus tard. Si on mange là, on va devenir sourd. Repas rapide, sieste face au Mont-Blanc...Le bonheur est si simple parfois...
Remise des prix: alors là, je vais m'adresser à mes lecteurs masculins. D'après les dires des différents hommes sur place, les courses en Italie, c'est mille fois mieux qu'en France. De mon point de vue, je vais éviter les courses en Italie, la concurrence est beaucoup plus féroce... Déjà, les filles représentent pratiquement la moitié des participantes. Ensuite, on élit une miss Arrancabirra...autant dire que de très jolies filles défilent sur les podiums (moi, j'aurai bien aimé un mister arrancabirra...je le propose pour l'année prochaine) Enfin, parlons du podium en lui-même et de la célébre coureuse: miss bellagamba (et oui, c'est son vrai nom, ça veut bien dire belles jambes et elle le porte bien): là, faut bien avouer qu'elle est pas moche...Elle monte sur le podium habillée comme une vamp. Je ne la connaîtrai pas, j'aurais parié ma chemise que cette fille n'avait jamais mis un pied dans une basket (ah, les vieux préjugés féminins...). Et là, dans le genre brune plantureuse qui dément que toutes les traileuses ont des petites poitrines, on a rarement vu mieux...Et pour ceux qui étaient au TGV, c'est la superbe brune avec un c** d'enfer (là, ce sont les garçons qui parlent) qui courait en shorty noir et que certains, la langue pendante, s'escrimaient à suivre...En tous les cas, félicitations Miss Bellagamba, une belle leçon de féminité, de beauté et de délicatesse dans un univers parfois très masculin...
Bon, je passe sur les trois garçons qui m'accompagnent et qui ont un visage digne d'un Tex Avery...
C'est le moment d'aller faire la fiesta...et alors là, c'est géant...on danse, on se défoule, on saute, on swingue, on danse le rock, une danse traditionnelle italienne et tout ça, en chaussures de trail...Les salomon ont un bien meilleur amorti que mes chaussures de salsa...On chante avec Paolo, on joue de la airguitar...Je découvre les kikoureurs sous un autre jour...car en plus d'assurer sur terrain glissant, il faut maintenant assurer sur la piste de danse...Pour ma part, je suis épatée par ma capacité à me déhancher en dépit de la petite coursette de ce matin...
On rencontre plein de monde...les italiens sont d'abord très faciles...il en manque peu pour que je sois en train de danser sur les bancs.
En tous les cas, plus sérieusement, c'est vraiment génial une fête comme ça après une course dans une ambiance bon enfant très sympathique...Franchement, c'est super.
Après avoir fait YMCA, danser sur Grease, sauter sur la techno, sur Should I stay or should I go, il est temps d'aller se ravitailler...ça creuse autant que de courir...D'ailleurs, un immense bravo à l'orchestre qui a tenu en rythme une salle comble jusqu'à tard dans la nuit...Bravissimi
Le repas sera très calme par rapport au vendredi soir...les corps et les neurones sont fatigués...il est 20h, j'ai l'impression qu'il est déjà deux heures du matin...
Un petit tour à la fête, une petite coupe de champagne à l'hôtel et d'un commun accord, nous allons tous nous coucher à 22h30...On n'a pas idée de se coucher à des heures aussi tardives...
Et puis demain, une petite rando tranquille nous attend...tels sont les mots de Jérôme: une rando tranquille, Jean-Paul II y est monté...Ten, ben j'aurai aimé le voir le Pape monter par le chemin qu'on a pris...même avec des pneus de 4x4, la Papamobile passait pas.
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4 commentaires
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 11-10-2008 à 20:24:03
Trop loin pour un week-end, j'en rêve pourtant de cette course à la bière. Je suis impatient de connaître la suite.
Commentaire de L'Dingo posté le 11-10-2008 à 21:39:31
"La suite quand j'ai fini le paquet de copies de mes 4e "
------ cela devrait pas etre bien long !!! heureusement pour le suspens :-) , mais hélas pour nos vieux jours, snifff :-(
Commentaire de L'Castor Junior posté le 12-10-2008 à 00:03:08
Une vue magnifique en légende d'une photo de golum ???
Euh, t'es sûre de ton coup ? :p
Commentaire de golum posté le 14-10-2008 à 23:11:26
Merci pour ton récit qui nous replonge dans ce beau week end. :o).. Et bravo pour ta course, on à quand meme eu du mal pour te rejoindre avec Nico( heureusement qu'il y avait de la potion magique).
PS spéciale Castor : Y serait pas jaloux de mes couettes le monsieur ;o) ?
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