Carnets de voyage: L'Alta Via N°1: Etape 3: Rifugio Cuney- Ollomont
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Carnets de voyage: L'Alta Via N°1: Etape 3: Rifugio Cuney- Ollomont

Par yayoun - 18-08-2010 10:04:33 - 2 commentaires

  C'est dans l'effort que l'on trouve la satisfaction et non dans la réussit e. Un plein effort est une pleine victoire, Ghandi, Lettres à l'Ashram

 

Etape 3: Rifugio Cuney (2652m) - Ollomont (1393m): 27 kms, 1660+, 2880-, 8h15

Infos courses:

  • Cuney: 258.88 kms, 18743m, ravito
  • Closé: 272.78 kms,  19177m, ravito
  • Ollomont: 285.38, 20207m, base vie


Bonne, très bonne surprise au réveil ce matin: une vue magnifique sur les montagnes alentour se détachant sur un ciel azur.

Réveil à 7h: on ne pouvait pas prendre le petit déjeûner plus tôt. Pourtant la journée s'annonce longue. La veille, nous avons découvert que le petit guide sur lequel nous nous étions appuyés pour préparer notre rando donne des informations un peu éloignées de la réalité sur le dénivelé. En plus, je réalise que j'ai fait une erreur de frappe sur le topo: le dénivelé négatif ne sera pas 1800- mais de 2800-, erreur inconsciente de ma part mais assez révélatrice de mon opinion à l'égard des descentes. On quitte le refuge à 7h40. 

Il fait encore frais et on commence par descendre un peu avant d'attraper un chemin à flanc de colline assez agréable nous menant jusqu'au col de Chaleby (2653m). Pour y accéder depuis le refuge, il existe aussi une variante plus aérienne avec des chaînes: je ne sais pas quel sentier sera choisi pour le Tor.

Ce sentier nous mène, après une descente courte mais raide puis une remontée,  jusqu'à l'abri bivouac Clermont Rosaire, joli bivouac avec un petit lac à côté et surtout un panorama à couper le souffle.

Nous ferions bien une pause mais la route est longue aujourd'hui. Nous montons vers le col de Vessonaz (2793m): le vent devient beaucoup plus frais et il faut sortir les gore-tex. On est d'ailleurs un peu surpris par certaines températures. Début août, il peut vraiment faire froid. Nous utiliserons les vestes et les gants à plusieurs reprises. Autant dire qu'en septembre et de nuit, il va falloir prévoir...De là, on bascule à l'ombre dans un univers différent, beaucoup plus minéral, assez austère avec une première descente assez raide dans les pierriers sur les cinq cents premiers mètres. On croise quelques marmottes.

 

La descente se poursuit sur une sente forestière parsemée de pierres et de marches à travers les sapins jusqu'à arriver à un torrent que l'on longe assez longtemps. Le sentier est agréable et on peut courir la majeure partie du temps. Après une pause ravito, on continue la descente qui devient plus raide: 1500- d'un coup, les cuisses commencent à être bien dures et j'imagine ce que ça donnera sur les coureurs du Tor après 265 kms et des poussières. L'air se réchauffe en vallée. Nous arrivons enfin à une passerelle assez vertigineuse, le pont de Betenda, que l'on traverse avant de remonter vers Closé (1456m), hameau dans lequel le futur refuge est toujours en construction.

Après avoir croisé beaucoup de vaches, c'est un châton cette fois-ci qui vient nous câliner et sauter sur nos sacs. Le temps de refaire le plein d'eau et on le laisse vaquer à ses occupations pour attaquer la montée de plus de  1000m+ qui nous attend pour atteindre le col Brison (2480m). La première partie se fait dans les bois avec des parties roulantes qui alternent avec des bons raidillons. Une fois traversé le 1er alpage (Eclevey), nous faisons une pause pique nique bien méritée à 1700m environ. 

 

      Il nous reste normalement 780m à monter. En réalité, nos deux altimètres indiqueront 2525 m pour l'altitude du col. Nous en sommes assez étonnés car jusque là, les indications sur les alpages ou sur les panneaux étaient identiques à nos altimètres, recalibrés tous les matins, à un ou deux mètres près. Mais bon, pour l'instant, revenons à notre montée. Nous repartons après vingt cinq minutes de pause pour atteindre l'alpage Suchéaz (1995m). On continue à travers bois jusqu'à l'alpage Brison (2186m). Là commence une longue traversée vers l'enfer. Le col de Brison ne semble jamais arriver. Le sentier monte très faiblement, la fatigue se fait sentir et la chaleur croissante accroit ce sentiment. Enfin, on voit le col mais qu'il est loin...Nous discutions pour faire passer cette montée plus facilement. Allez, il reste 100m+. Nous croisons des peintres qui rafraichissent les marques jaunes. Enfin, le col arrive et nous faisons là-haut une rencontre surréaliste: un homme râtisse le sentier, iphone à fond diffusant un tube de Madonna. Et oui, on découvre qu'il enlève toutes les pierres du sentier et il est là, à 2500m, avec son rateau comme une sorte d'apparition fantasmagorique. 

 

    

Enfin, on attaque la dernière descente de la journée nous conduisant à Ollomont avec 1200- d'affilée. Le début est délicat, assez glissant: c'est un ensemble de petits lacets en épingle sur environ cinq cents mètres négatif jusqu'à un plateau panoramique.

Petite pause sur le banc qui domine la vallée: on est en avance sur l'horaire annoncé, on profite de la vue.

Les jambes commencent à faire mal. De là, le sentier effectue une longue traversée à flanc jusqu'à un alpage où se trouvent une trentaine de vaches. 

Peu rassurée par certaines vaches noires, je décide de passer de l'autre côté de la clotûre électrique pour regarder la carte et...je prends un bon coup de jus suite à un geste brusque de ma part...hmmm, ça réveille: peut-être que si je mets mes cuisses contre, ça fera une sorte de compex. Les cinq cents derniers mètres négatifs descendent alors sur une piste forestière qui achève les jambes. Petite pause les pieds dans l'eau froide au bord d'un ruisseau mais pour repartir vraiment léger, il aura fallu entièrement se tremper. La fin de la descente me paraît très longue, le village semble ne pas se rapprocher mais enfin, après plusieurs virages, on voit les premières maisons. Toute la journée, mon seul objectif a été d'atteindre Ollomont pour enfin prendre une douche. Ce soir, c'est grand luxe: on dort en B&B. Nous arrivons enfin, refaisons le plein de vivres pour le lendemain mais là, mauvaise surprise: on apprend que le B&B Lo Glacier se situe au fond de la vallée, trois kms plus loin et 170m+ en plus. On est un peu fracassé mais pas vraiment le choix. Pour une fois que nous avions décidé de ne pas faire d'étape bonus, elle s'impose à nous. 

      On marche, on marche encore et toujours en traversant des villages qui ne sont jamais celui qu'on cherche. Enfin, au bout de quarante minutes, on arrive à Lo Glacier. Le B&B est vraiment au fin fond de la vallée mais permet de bénéficier d'une jolie vue sur les massifs alentour. 

La bonne nouvelle, c'est qu'on peut enfin prendre une douche chaude. C'est la plus grande salle de bain que je n'ai jamais vue: un canapé est même installé à l'intérieur...La mauvaise nouvelle, c'est qu'ensuite, il faut redescendre à pied pendant trente minutes pour aller manger au restaurant. Et puis quel restaurant...

       Nous partons manger à la Taverna ou le restaurant des géants. Nous commençons par une assiette de charcuterie servie normalement uniquement à Nico mais que nous mangeons à deux tellement elle est copieuse: il doit y avoir une dizaine de tranches de pancetta, une dizaine de speck, des gros morceaux de saucissons et des marrons chauds. Ensuite, nous commandons une soupe à la Valpelline, nom de la vallée. Nous salivons d'avance à l'idée de manger une bonne soupe de légumes, de se réhydrater, faire le plein de sels minéraux. Elle arrive et là...SURPRISE. Un fou rire nous prend. On  voit arriver une cassolette qui dégouline de fromage. En réalité, cette spécialité est composée d'une première couche de gras de porc au fond de l'assiette puis de trois tranches de pain superposées et imbibées de bouillon sur lesquelles ont été fondus des kilos de fontine (fromage de la vallée), des yeux de gras flottant au dessus et le tout saupoudré de cannelle. Pour la recette exacte, vous la trouverez ici: www.regione.vda.it/turismo/scopri/enogastronomia/ricette/seupa_vapelenentse_f.asp. Mais ça, on ne le sait pas encore: on cherche désespérément le bouillon sous les tranches successives mais notre cuillère heurte la couenne du porc. Il nous sera impossible de finir l'assiette. Plus on mange et plus il y en a. C'est la multiplication de la soupe...

N.B pour plus tard, ne jamais choisir des plats qu'on ne connait pas pendant une ranod sur plusieurs jours. Cela dit, le reste est très bon mais vraiment copieux. On ne doit pas avoir les mêmes estomacs que les Italiens. Nico goûte la carbonade, ragoût de veau et de cerf accompagné de polenta et nous avons droit à la liqueur de fraise des bois. Le resto est très cosy et chaleureux. Mais il faut à présent repartir à pied pour aller se coucher. Remarquez, nous avions bien besoin d'une petite balade digestive. Après un dernier thé, hop, au lit. 

 

Billet précédent: Carnets de voyage: L'Alta Via N°1: Etape 2: Rifugio Barmasse- Rifugio Cuney

2 commentaires

Commentaire de rapace74 posté le 18-08-2010 à 10:59:31

tu donnera l'adresse au cas ou j'ai un petit creux si j'arrive jusque la.....

Commentaire de serge posté le 18-08-2010 à 17:11:29

sur http://plans.mercator1958.be/2010-TDG/2010%20-%20Tor%20des%20Geants.htm
il y a un simulateur de course mais certains dénivelés me paraissent surestimer d'où ces quelques questions :
- de Grand Raye à la fenêtre du Tsan, c'est bien que de la montée, donc pas 133 m-
?
- de la fenêtre du Tsan à Reboulaz, c'est de la descente puis à flanc, donc pas 280 m+ et 299 m- ?
- de Reboulaz à Cuney, les 584 m+ et 522 m- sont réalistes ou surestimés ?
- de Cuney au col de Chaleby, il a tant de descente 109 m- ?
- du col de Vessonaz au pont de Betenda, c'est bien de la descente continue ? puis 100m+ pour remonter à Closé ?

merci pour le CR qui m'aura permis de me plonger dans cette portion

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